Des business plans parlants et accessibles grâce à l’humour de Marine Levrat

Christine Le Bruchec, aka Lola
8 min readDec 6, 2020

J’ai découvert Martine Raconte via le compte Instagram de Rim Lariani — une créatrice digitale dont j’adore l’univers graphique — qui avouait dans sa story, adorer l’humour de Martine. Quelqu’un faisait rire Rim ? Il fallait que j’aille voir ! J’allais forcément rire aussi. Je me suis donc rendue sur le compte IG de cette fameuse Martine. Et là, merveille : j’ai découvert un univers féminin et stylé, au service d’une arme de choc : j’ai nommé … le business plan.

Martine créait aussi des vidéos désopilantes pour faire les bilans mensuels de son aventure entrepreneuriale. Alors c’était donc ça, l’esprit Martine ? Un humour qui décape dans une personnalité bien trempée, au service des chiffres et de la stratégie ?

Il fallait que j’en aie le cœur net. J’ai aussitôt envoyé un MP à Martine. Et là, autre surprise : elle s’appelait Marine ! (lol).

Marine Levrat aux rênes de sa Business Plan Factory : 💡 Élaboration de stratégies
🖋 Rédaction de business plan 📍 Saint Malo beach city

Hello Marine, ton site est stylé comme chez Maison du Monde. Il nous rappellerait presque que tu as bossé dans la Com. Or ton cœur d’activité, c’est de faire des business plans. Moi, je croyais que les business plans, c’était des Excel arides et des PowerPoints pas gais. Serais-je à côté de la plaque ?

Disons que tout évolue, le business plan y compris ! Il a eu une image un peu poussiéreuse alors que c’est un véritable outil stratégique pour toute entreprise. J’espère t’avoir démontré que ce n’est pas que des Excels et Powerpoints barbants !

En une phrase, pourrais-tu nous rappeler ce qu’est un business plan ?

Le business plan est un document qui explique avec méthodologie ce que vous souhaitez faire, comment, quand, par quels moyens et démontre la viabilité de votre projet. Je vous explique tout ça sur ma chaîne YouTube.

Et en une autre phrase, dis-nous s’il-te-plaît ce que n’est PAS un business plan ? 😬

Un document compliqué qui n’est composé que de chiffres pour faire plaisir à son banquier.

Tu as quitté Paris, tu vis à Saint-Malo. Avec ton cheval et ton chien. Exact ?

C’est tout à fait ça. Ils composent la #teampoilu 😉 qui m’accompagne.

Marine et une partie de sa Team Poilu, pour faire face aux crises comme aux intempéries

Et tes clients, alors ? Ce sont des marins de Saint-Malo ?

J’ai le prénom pour en même temps 😬

Plus sérieusement, qui sont tes clients, et comment fais-tu pour les trouver ?

Mes clients sont les porteurs de projet qui souhaitent se lancer ou les dirigeants d’entreprise n’ayant, à ce jour, pas les résultats escomptés. Je les rencontre lors d’événements d’entrepreneurs mais également sur Linkedin et parfois Instagram.

Dans ton bilan de septembre, tu dis que la communication sur Instagram ne te correspond pas. On n’y trouve pas de place pour l’échec ou les coups de mou, qui sont pourtant aussi le lot de l’entrepreneuriat. As-tu trouvé mieux ailleurs ?

Je n’attends pas de trouver ailleurs, je préfère moi-même initier un changement. Sur les réseaux sociaux et plus généralement dans la culture française en général, on voit peu de discours prônant la réussite dans l’échec (celui de s’être lancé et d’avoir essayé) et les côtés moins agréables de l’entrepreneuriat (solitude, montagnes russes, doutes). Notamment sur Instagram, je vois des choses très jolies et lisses. Alors que la parole est de plus en plus libérée, je note une certaine gêne à aborder ces sujets. Et je trouve cela très dommage. Alors je mets les pieds dans le plat.

Qu’est-ce qui t’a amenée sur IG ?

J’apprécie très fortement la bienveillance à mon égard dont font preuve les personnes qui me suivent. C’est très agréable de pouvoir évoluer dans cette ambiance et de me sentir à l’aise d’aborder de nombreux thèmes.

Qu’est-ce que t’apporte ce canal : des clients, de la visibilité, ou surtout irriguer ton cerveau droit ? #imagination #stimulation #créativité

Cela m’offre la possibilité de stimuler mon cerveau en tout premier lieu. Il est vrai que je ne me suis jamais cru créative et je me surprends à produire du contenu qui dépasse l’entendement à mes yeux 😬. J’adore savoir que des personnes ont ri à mes vidéos sachant qu’elles ont pour thème le business plan. Assez improbable. Cela me permet donc d’engendrer de la visibilité et d’échanger avec d’autres entrepreneurs. Et c’est très enrichissant.

Concernant les clients, Instagram n’est pas le canal qui m’en apporte le plus mais je n’ai pas pour objectif de l’utiliser ainsi. C’est réellement le réseau qui me permet d’échanger instantanément.

Utilises-tu d’autres canaux de communication et stratégies pour ta prospection client ?

J’anime des webinaires sur le business plan ou sur mon expérience entrepreneuriale et j’utilise beaucoup Linkedin.

J’insiste peut-être, mais tu as vraiment l’air de t’éclater à faire tes vidéos. Tu fais tout toi-même ?

OUI, et j’y tiens ! Je prône l’authenticité et fais en sorte que l’on puisse voir cela au travers de mes vidéos.

Tu y passes beaucoup de temps ?

Je dois avouer que je ne le compte pas vraiment tant que je m’amuse à le faire. Le plus long c’est l’écriture du scénario. Il faut que l’inspiration vienne à moi afin que je trouve un axe/une métaphore assez drôle pour démystifier le business plan.

Marine en quête d’inspiration pour ses vidéos IG

Comment t’y prends-tu : as-tu acheté du matériel ? comment t’organises-tu pour trouver toutes les scènes que tu insères dans tes montages ?

Pour les premières vidéos, je n’avais rien d’autres que mon téléphone portable. Au fur et à mesure des chutes, j’ai financé un trépied et enfin un petit micro. Au total, on est sur un budget à moins de 40 euros et cela fait très bien l’affaire pour le moment.
Enfin concernant les scènes en elles-même, elles me viennent généralement à l’esprit lorsque j’écris le texte. Après c’est tout nouveau pour moi, j’apprends « sur le tas ».

Es-tu sûre de ne pas préférer la com aux business plans ? ;)

J’aime les 2 et je suis contente de les avoir réunis !

Et c’est quoi “mannequin coude” ? :-)

C’est ce que j’ai écris dans la bio Instagram. C’est la seule chose que j’ai en commun avec Emily Ratajkowski.😅

Tu as commencé l’entrepreneuriat en 2015, en ouvrant une boutique d’équitation. L’aventure s’est finie un an et demi plus tard par un dépôt de bilan et une liquidation. Après cette épreuve, penses-tu aussi que “ce qui ne tue pas rend plus fort “?

Tout à fait. J’en ai tiré des enseignements et leçons qui me servent aujourd’hui.

Cette expérience, si douloureuse soit-elle, donne-t-elle plus de poids aux conseils que tu donnes à tes clients ?

Plus de poids je ne sais pas, c’est aux clients qu’il faudrait demander cela. Mes conseils et recommandations reposent sur mon expérience et mes compétences. C’est cette expertise que les clients viennent chercher. Dans tous les cas, ils restent décisionnaires pour leur entreprise.

Comment se remet-on de l’échec entrepreneurial ?

En prenant du recul pour faire le deuil de cette aventure et en apprenant la résilience.

Est-ce que c’est comme monter à cheval ? Une chute, et hop, à nouveau en selle ?

Exactement. Il se peut que l’on passe quelques temps à pied pour s’en remettre. Par la suite, si on aime vraiment ça, il ne faut pas trop hésiter à remonter.

Pour ton second projet, t’es-tu faite accompagner, et si oui par qui / quel type de structure(s) ?

Non mais j’échange beaucoup avec d’autres acteurs. Qu’il s’agisse de personnes des organismes pour les porteurs de projets ou d’entrepreneurs de secteurs différents. C’est très enrichissant de faire des parallèles entre deux milieux qui n’ont pas forcément beaucoup en commun au premier abord.

As-tu eu besoin d’être coachée et si oui, quel type de coaching ?

Après mon lancement, j’ai décidé de mettre une stratégie Linkedin en place. J’ai débuté seule car j’aime me faire mon propre avis sur les choses. Mais face à des résultats peu satisfaisants et à l’ensemble des possibilités qu’offrent ce réseaux, j’ai décidé de travailler avec Pauline Sarda. En tant que dirigeant d’entreprise, il est très important de continuer régulièrement à se former et travailler avec des personnes en qui on a confiance.

Comment envisages-tu de faire évoluer ton activité ? Mentoring ? Formation ? Business Angel ? T’associer ? Ouvrir un haras, un tiers-lieu, un salon de thé ?

Pour le moment, je vais rester dans le domaine du business plan mais je ne suis fermée à aucune évolution. J’ai le plaisir de donner des cours à des étudiants de 3e année d’école de commerce cette année. J’essaye d’accepter le maximum d’opportunités si elles correspondent à mes critères.

Le confinement et la crise sanitaire frappent durement le small business et les petits commerçants. Comment réagis-tu à cela ?

Je compatis et les incite à s‘adapter aux conditions économiques du mieux possible.

Dans ce contexte incertain, monter un business plan te paraît-il plus difficile ? Est-ce que cela revêt encore plus de responsabilités ?

Il faut être, dans tous les cas, vigilants. Mais dans les menaces se cachent des opportunités. Il faut savoir les déceler et avoir le courage de les saisir.

Quelque soit le contexte, il faut prendre en compte tous les voyants. Que ces derniers soient verts ou rouges. Nous émettons des hypothèses et faisons le maximum pour s’en approcher. Compte tenu de la situation actuelle, il faut être en mesure de s’adapter selon les actualités.

As-tu autour de toi des entrepreneurs que tu as conseillés et qui sont aujourd’hui durement impactés ?

Je pense pouvoir dire que nous sommes tous impactés par cette crise sanitaire. Le tout est d’arriver à l’être le plus positivement possible.

On a parlé du monde d’avant versus le monde d’après … Que penses-tu de cela, comment vois-tu le futur du monde du travail et de l’entrepreneuriat évoluer ?

Selon les chiffres de l’INSEE au 15 octobre 2020, on constate que 813,8 milliers d’entreprises (y compris micro-entreprises) ont été créées au 3e trimestre de 2020. Bien que le contexte ait légèrement freiné les aspirations des futurs entrepreneurs au second trimestre, on peut noter que la tendance presque continuellement à la hausse pour la création. Cela prouve un réel entrain pour la gestion d’entreprise.

Y a-t-il une vision long terme possible, ou juste du court terme, avec des réajustements permanents, selon les menaces et les opportunités ?

Il faut dans tous les cas émettre des scénarios pour le long terme. Je pense que s’offrir une vision seulement à court terme, pratiquement au jour le jour, est le meilleur moyen de foncer dans le mur. En anticipant et étant prévoyant des ajustements à venir, nous devons plus réactifs aux éventuels changements de notre environnement. Mais cela implique un travail de veille important et de projections.

Que conseillerais-tu aux entrepreneur-es qui nous lisent ?

De continuer à avancer tout en le faisant de manière stratégique. La plus belle des stratégies n’est rien si on ne passe pas à l’action. Il faut donc un temps pour se poser, faire le point sur la situation, quelles sont les potentielles évolutions à mener, le meilleur moyen pour y parvenir puis finalement se mettre en action.

Quel est le meilleur moyen pour te contacter ?

Le pigeon voyageur peut-être une bonne option. Si cela n’est pas envisageable, cela peut se faire via Linkedin @marinelevrat ou encore par mail à l’adresse bonjour@martineraconte.com

Voilou, c’est fini

!! UN GRAND MERCI MARINE !!

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Christine Le Bruchec, aka Lola

French author with a British twist. I love nature, ginger cats and music. Birth name Christine. Social name Lola. We are both up for socializing.